Dans l'Union européenne, près d'un tiers (28,8 %) des personnes ayant un faible niveau d'éducation (au maximum le premier cycle du secondaire) se déclarent « subjectivement pauvres ». Ce taux s’élève à 18,5 % parmi celles ayant un niveau d'éducation intermédiaire (deuxième cycle du secondaire) et chute à 9,4 % chez celles ayant un niveau d'éducation élevé (enseignement supérieur).
Trois mesures de la pauvreté
La pauvreté peut être mesurée de trois façons principales :
- La pauvreté objective absolue : les personnes sont considérées comme pauvres si leur consommation est inférieure à un seuil minimal de subsistance.
- La pauvreté objective relative : les personnes vivant dans des ménages dont les revenus sont inférieurs à 60 % du revenu médian.
- La pauvreté subjective : mesurée en fonction des perceptions individuelles, par exemple, à travers des questions telles que : « Votre ménage est-il en mesure de boucler son budget facilement, plutôt difficilement, ou très difficilement ? »
La pauvreté subjective en Belgique et dans l’UE
En Belgique, l'écart de pauvreté subjective selon le niveau d'éducation est frappant. Le taux est de 28,2 % chez les personnes ayant un faible niveau d’éducation, de 17,2 % pour celles ayant un niveau d'éducation intermédiaire et de 7,4 % chez celles ayant un niveau d'éducation élevé.
À l'échelle de l'Union européenne, de nombreux pays rapportent des différences significatives entre les groupes de population selon leur niveau d'éducation. Dans 11 pays, dont la Belgique, l'écart est d'au moins 20 points de pourcentage. Les différences les plus marquées ont été observées en Bulgarie, Slovaquie et Hongrie, tandis que les écarts les plus faibles se trouvent en Finlande, aux Pays-Bas et en Suède.
En Grèce, le taux de pauvreté subjective chez les personnes ayant un faible niveau d'éducation atteint 81,8 %, suivi de la Bulgarie (60,5 %) et de la Slovaquie (58,4 %). À l’inverse, les taux les plus faibles sont enregistrés en Finlande (7,9 %), aux Pays-Bas (11,7 %) et au Luxembourg (12,3 %).
Une exception notable : la Finlande
La Finlande est l'exception parmi les 27 pays de l’UE, où le taux de pauvreté subjective est légèrement plus élevé parmi les personnes ayant un niveau d'éducation intermédiaire. Cependant, ce pays affiche globalement des taux de pauvreté parmi les plus bas, quel que soit le niveau d'éducation.
Conclusion
Les données révèlent deux conclusions majeures. Premièrement, un niveau d'éducation élevé constitue une protection efficace contre le risque de pauvreté. Deuxièmement, l’accès à l'éducation n'est pas égalitaire : les populations les plus pauvres rencontrent davantage de difficultés pour y accéder et réussir leur parcours éducatif, exacerbant ainsi les inégalités sociales.
Ces deux aspects soulignent l'importance cruciale des actions menées par les CPAS en Belgique, qui jouent un rôle essentiel en soutenant les personnes, et en particulier les jeunes, dans leur accès aux études. En offrant des ressources et des accompagnements adaptés, les CPAS peuvent contribuer à réduire ces inégalités, favorisant ainsi une meilleure inclusion sociale et une réduction des écarts de pauvreté à long terme.
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